Théâtre octobre, novembre, décembre 2006

Publié le par alexandregeorges

 

Voici les spectacles du dimanche après-midi ou du samedi en soirée pour ces trois mois :

Trois spectacles au Théâtre pour finir l'année 2006

1.      dimanche 22 octobre au Théâtre Hébertot :

  Coup de coeur

Une pièce d'Israël Horowitz traduite et adaptée par Stéphane Meldegg et Attica Guedj.

Les décors de Stéphanie Jarre, la soeur de Jean-Michel et la belle-fille de Michel Drucker.

Avec le titre de  Quelque part dans une vie, cette ?uvre avait été adaptée pour la première fois en français par Jean Loup Dabadie et interprétée par Pierre Dux vieillissant et Jane Birkin, bien jeune à l?époque pour le rôle.

Cette fois,  Pierre Vaneck  est le vieux professeur Jacob Brackish et Astrid Veillon la jeune veuve Kathleen Hogan.

 La scène se passe aux États-Unis, en Nouvelle-Angleterre, dans une jolie petite maison tout en sombres boiseries. Là s?est retiré, seul et isolé, Jacob Brackish qui fut l'un des professeurs les plus importants de la petite ville de Gloucester. Ce vieil homme, sensible et attachant, y a formé plusieurs générations de musiciens amateurs et même professionnels. Il a parfois humilié certains jeunes élèves en leur bloquant tout espoir de progression. Aujourd?hui,  il approche les 80 ans et les supporte très mal. Maintenant seul, il  s?est ménagé, à longueur de journée,  un contact avec l?extérieur grâce à la radio locale qui diffuse de la « grande musique, animée par un ancien élève..

Son médecin de ville qui  déjà l'a décidé  de se retirer au calme, par une annonce dans la presse locale,  lui a cherché une aide ménagère à demeure pour l?assister  durant les derniers mois qui lui restent à vivre et c?est dans cette ultime période que nous aurons à suivre, minute par minute et pendant 2 heures, l?évolution de ce drame..

Une jeune femme a répondu à l'annonce. Elle sera l'aide ménagère qu?il lui faut pour ses derniers mois de vie.

Bientôt, une jeune veuve, vaillante,  énergique, se présente : c?est la jolie et dynamique Astrid Veillon en  Kahtleen Hogan. Nous saurons vite qu?elle s?est présentée par vengeance vis à vis du vieux professeur.  Dans  sa jeunesse, son admission au Conservatoire avait été refusée par ce célèbre et trop exclusif personnage.  Cet échec avait entraîné sa déroute et bâclé sa vie. Aujourd?hui, elle en est réduite à  faire des ménages alors qu?elle avait cru espérer  la célébrité.

 Douée pour la musique, elle n?a pas oublié sa culture dans «  le Grand Classique »

Pour le vieux maître, cela reste sa raison de vivre et à longueur de journée, il écoute, savoure la chaîne Musique de l?émetteur local dont il apprécie les choix mais critique et ridiculise les commentaires.

Kahtleen participe à cette bataille et progressivement perd ses ressentiments, se rapproche du vieux maître. Elle deviendra sa précieuse amie qui l?accompagnera et servira avec dévouement jusqu?à son décès.

Histoire émouvante conduite par de bons acteurs alors que le fond musical en principe diffusé par la radio, nous fait souvenir des airs classiques parmi les plus célèbres.

La réussite de cette reprise est aussi servie par les décors de Stéphanie Jarre.qui a réussi à donner une ambiance de  calme repos par son confort délicat, ouvrant par le fond sur un jardin lumineux. Bien conçu pour son efficacité, il aide à l?interprétation.

Voici quelques remises en mémoire des interprètes et de l?auteur...:

 

 

 

 

 

 

L'auteur Israël-Albert Horowitz, auteur dramatique, professeur de littérature anglaise et mélomane,  est new-yorkais, né en 1907 et décédé en 1973. Il fut un des plus célèbres éditorialistes du New York Times.

 

Voici les interprètes :

Pierre Vaneck est né en 1937 à Lagson au nord du Tonkin, son père officier belge y étant en mission pour la Société des Nations. Pierre passe sa jeunesse à Anvers et après la dernière guerre, il vient poursuivre des études de médecine à Paris. Mais bientôt, il consacre ses journées à suivre les cours d?Art Dramatiques chez René Simon ensuite au Conservatoire dans la classe de Henri Rolla. Pour « boucler ses fins de mois, il fabrique des courroies en usine et suivant les engagements récite des poèmes dans les cabarets. Ses premières armes sur les planches? c?est en 1952 dans les  Trois Mousquetaires  avec le rôle de Louis XIII. Au cinéma, il a le rôle de jeune premier romantique dans Marianne de ma Jeunesse de Julien Duvivier. Il sortira difficilement de cette image de «  doux romantique » Il  devra accepter des rôles violents  et risquer de déplaire.

Septuagénaire, le personnage du vieux professeur, lui convenait parfaitement.  

Astrid Veillon est vicomtesse ( Veillon de la Garoullaye) et par sa maman descendante de la célèbre Françoise Châtelain de Cressy, la célèbre « grand-mère de la Réunion », descendante capétienne au temps de la Révolution.

A 17ans, elle commence carrière chez une agence  de publicités, photos de mode puis petits rôles dans des « clips »

Une fois à Paris, elle intègre progressivement les petits et grands écrans.

En 2003, elle se lance dans l'écriture d?une pièce de théâtre «  La salle de bain » qui sera mise en scène par Jean-Luc Moreau et puis à l?affiche de la Comédie de Paris.

Ici, dans le rôle de Kathleen, elle fait trop chic, sportive et « belle fille » pour  une paumée.

2- le dimanche 5 novembre à la Comédie Française, Salle Richelieu ?

Cyrano de Bergerac

Mise en scène de Denis Podalydès qui revient au Français  après 30 ans, les costumes de Christian Lacroix, les décors de Christian Ruff qui est de la maison. Il a le rôle de Christian.

Michel Vuillermoz est Cyrano, Françoise Gillard  Roxane, André Seweryn de Guiche.

Les Comédiens Français n'avaient plus monté cette ?uvre d?Edmond Rostand depuis les années soixante où Jean Piat était un magnifique Cyrano et Geneviève Casile une blonde Roxane. Les mousquetaires avaient l?accent gascon. Les décors et costumes vous ramenaient dans le XVIIIe  siècle.

Depuis nous avions apprécié d'autres Cyrano qui déjà dérivaient du classique.  

Au théâtre Marigny avec Jean-Paul Belmondo en Cyrano, maître dans les duels à l?épée et  en cascadeur pour passer du balcon au parterre du théâtre de l?Hôtel de Bourgogne.

 Au Théâtre de Chaillot, encore Populaire, avec Francis Huster en Cyrano et Christiana Reali en Roxane. Là déjà, les Mousquetaires en bleu horizon sortaient des tranchées, armés de fusils Lebel.

Au cinéma, il y avait eu le film magnifique de Jean-Paul Rappeneau et Gérard Depardieu dans le rôle du poète bretteur et Anne Brochet en Roxane

Cette nouvelle version, salle Richelieu, c?est loin du Cyrano, guerrier vigoureux et plein de fougue et de panache mais une présentation  toute en mouvement, une mise en scène magnifique, pleine d'inventivité et de trouvailles. Par exemple, de proposer au début de la pièce un rappel des différents comédiens qui ont tenu le rôle, bonne idée enfin que d'avoir fait de Cyrano un  homme fragile et sensible à sa laideur, plus proche de la réalité et du physique de Michel Vuillermoz qui s?exprime avec la belle langue apprise à l?école des pensionnaires du Français. Ce parler et cette diction unique seront utilisés par tous les comédiens, pas d?accent gascon ( ce qui nous a surpris).

Ce Cyrano est un enchantement comme seule, sans doute, peut en offrir la Comédie-Française Car ce n'est pas un Cyrano bretteur, rimeur, voire rimailleur, que l'on retrouve ici, mais un être mélancolique et sans héroïsme, qu'interprète de manière infiniment émouvante Michel Vuillermoz qui trouve, là, son plus  grand rôl

Ogre blessé et rapiécé, escogriffe à l'habit râpé, à la rapière en berne, il se battra même avec le bâton qui, longtemps, dans les théâtres, servait à frapper les trois coups. Chevalier à la triste figure et au coeur pur, il fera entendre comme personne ceci : : "J'ignorais la douceur féminine. Ma mère/Ne m'a pas trouvé beau. Je n'ai pas eu de soeur./ Plus tard, j'ai redouté l'amante à l'oeil moqueur./ Je vous dois d'avoir eu, tout au moins, une amie./ Grâce à vous une robe a passé dans ma vie."

Les décors conçus par Eric Ruff  seraient parmi  les plus beaux que l'on ait vus à la Comédie-Française. Nous avons trouvé qu?ils étaient en pièces détachées pour faciliter les déménagements en tournée. Ils sont faits d?éléments sur roulettes et sont amenés en place à la main...

 

 

 

 

 

  

Dernière visite de Cyrano blessé chez Roxane. Il va y mourir.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Autour de Michel Vuillermoz, évolue une troupe à son meilleur : Véronique Vella (la duègne), Michel Robin (le capucin), Grégory Gadebois (Ragueneau) sont formidables, comme les autres seconds rôles.. Eric Génovèse (Le Bret), droit dans les bottes de l'amitié. Andrzej Seweryn est un de Guiche absolument génial, ridicule puis touchant - touché par la grâce de la vraie noblesse. Et Eric Ruff (Christian), le grand Eric Rouf, est l'exact pendant de son partenaire Vuillermoz, d'une finesse de touche et d'une poésie de haute volée.

 

 

 

 

 

Françoise Guillard  n?est pas la Roxane romantique, veuve sans avoir connu son aimé. Françoise apparaît trop sportive, trop remuante et peu aristocrate.

 

 

 

 

 

Ce drame populaire Cyrano de Bergerac est  de nouveau interprété comme un drame émouvant ayant perdu toute bravade pour toucher nos c?urs au plus profond.

 

 

 

 

 

Sont rappelés ici brièvement les lieux et sujets des cinq actes de ce drame d?Edmond Rostand dont l?inspiration venait de l?élan patriotique de la fin du 19e siècle après la défaite de 1870.

 

 

 

 

 

Acte  1 -  dans les coulisses du Théâtre de l?Hôtel de Bourgogne.  Le poète Cyrano élimine la troupe de comédiens talent qui veut présenter une comédie lamentable. Il y fait la connaissance de Christian et jaloux lui sert la tirade des nez.

 

 

 

 

 

Acte 2 ? dans la cuisine de Raguenau -  ce cuisinier traiteur nourrit gratuitement les rimailleurs sans le sou. Ceux-ci joyeusement  s?exercent en ventant les talents de leur hôte généreux en un concours joyeux.

 

 

 

 

 

Acte 3 ? devant la maison de Roxane ? Roxane aime Christian et celui-ci lui dit son amour avec les mots que lui inspirent Cyrano pour qui c?est l?occasion de lui exprimer sa flamme.

 

 

 

 

 

Acte 4 ? Le siège d?Arras ? Les mousquetaires du Roi assiègent Arras pour ramener cette ville au Roi de France. Les Espagnols encerclent les Français. C?est chez eux la disette et l?isolement. Cyrano traverse chaque nuit les lignes espagnoles pour passer le courrier de Christian à Roxane tout en se chargeant de victuailles pour ses amis.      Dans un combat, Christian est blessé et meurt.

 

 

 

 

 

Acte 5 ? dans le couvent parisien où s?est retirée Roxane qui s?estime veuve de Christian, Cyrano vient lui rendre visite et parle du présent et du passé. Il y arrive affaibli et blessé pour y mourir??sur scène.

 

 

 

 

 

« C'est un roc !? C'est un pic !? C'est un cap !? Que dis-je, c'est un cap ?? C'est une péninsule! »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cyrano ? Roxane seule puis avec Christian

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 4 ? le samedi 16 décembre au Théâtre de la Porte Saint-Martin ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L? Emmerdeur

Une comédie écrite par Francis Veber, le metteur en scène

d?après le film d?Edouard Molinaro  utilisant Jacques Brel et Lino Ventura sorti en 1973.

 

 

 

Tueur à la solde de la mafia, Ralph Milan a été chargé de supprimer un certain Randoni, dont le témoignage dans une série de procès pourrait poser de graves préjudices à l'organisation.

 

 

 

 

 

 Embusqué dans sa chambre d'hôtel, il attend  que la victime passe dans son champ de tir.

 

 

 

 

 

Or il a pour voisin un certain François Pignon, être chaleureux et cordial, mais aussi encombrant, qui traverse une passe difficile...   Ce Pignon  mérite sans discussion le titre de champion du monde des Emmerdeurs.

 

 

 

 

 

Mais comment s?en  débarrasser avant le passage du convoi du fourgon cellulaire et le moment fatidique où le gangster à abattre sera à la portée de fusil.

 

 

 

 

 

Trois personnages : l?emmerdeur est Patrick Timsit  bien lourd à man?uvrer, le tueur à gage au trop grand c?ur c?est  Richard Berry et Laurent Paolini, le garçon d?hôtel appelé en secours

 

 

 

 

 

Tout est à rebondissements comme dans le film. Au théâtre les portes claquent, le tueur s?énerve mais pas de drame parce qu?il a un c?ur d?ange.

 

 

 

 

 

L?emmerdeur veut l?aider car il se rend compte qu?il dérange, mais chaque fois il fait pire.

 

 

 

 

 

Le garçon d?hôtel est toujours surpris et dépassé par les événements.

 

 

 

 

 

Comparé au film, l?adaptation au théâtre fait moins vrai et à la longue, elle fatigue. L?auteur paraît en rajouter ce qu?il faut éviter présentement.

 

 

Publié dans Théâtre

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