Une journée à Issy-les-Moulineaux

Publié le par alexandregeorges

 

Issy-les-Moulineaux le 21 août 2008

avec l'Office du Tourisme


L'église Saint Etienne     
Nous avions rendez-vous à l'office de tourisme d'Issy-les Moulineaux, situé juste à la sortie du métro .

Nous retrouvons une dizaine d'habitués, ainsi que la guide de la matinée qui doit nous faire visiter l'église Saint Etienne .Cet édifice est proche, mais il y a une pente à gravir et Georges Alexandre, aux petits soins pour nous, a proposé de véhiculer les éclopés (dont votre serviteur fait partie à cause d'un genou grippé).

C'est en « ambulance » que nous rejoignons les courageux piétons au pied de l'église.(pour la petite histoire, ils étaient arrivés bien avant nous,car les sens interdits ont obligé à faire un long détour,et il a fallu trouver une place de stationnement pour l'ambulance!)

La conférencière commence son discours à l'extérieur, mais, probablement impressionnée par l'âge moyen du groupe, elle propose d'entrer et de nous asseoir pour l'écouter plus confortablement.

Elle nous raconte l'histoire de la ville. Les traces les plus anciennes du village remontent à l'époque gallo-romaine .

Le nom Issy viendrait du nom d'un propriétaire de l'époque nommé Iscius. En 558 le roi Childebert étend le domaine des moines bénédictins de l'abbaye de Saint Germain des Prés jusqu'à Issy .

Au moyen âge, les moines développent la vigne qui couvre alors les coteaux environnants ( officiellement pour faire le vin de messe). Mais au XVII ème siècle, Issy devient un lieu de villégiature où nobles et bourgeois fortunés établissent leur maison de campagne ( pratique, car c'est sur la route qui joint Paris à Versailles, ce qui rapproche du roi soleil!La région reste essentiellement agricole jusqu'au début du XIX ème siècle (à cette époque il y a encore les trois quarts de la surface cultivée plantés en vigne) .Sur les hauteurs quelques moulins à vent sont installés, et dans la vallée des moulins à eau (qui donnent le nom actuel de la ville)

Après la Révolution, l'agriculture décline , les établissements industriels se multiplient et la population commence à croître( 3000 habitants en 1851 , plus de 16000 en 1900) Fin 19ème siècle l'armée qui abandonne le terrain de manœuvre du champ de Mars devant l'Ecole Militaire en crée un nouveau à Issy .Ce terrain (devenu l'héliport ) a été « le berceau » de l'aviation car c'est ici que Farman effectua le premier vol en circuit fermé (1 km) en 1908.

Il est maintenant temps d'aborder le sujet de la visite, c'est à dire l'église elle même.

Après une importante restauration (réfection du sol, de la charpente et de la toiture , nettoyage complet de l'intérieur,) l'église a été très récemment réouverte au public.

Le bâtiment où nous sommes a été construit au XVII ème siècle, mais de nombreux vestiges témoignent de l'existence à cet endroit de lieux de culte beaucoup plus anciens. Partiellement situé

sous la nef, un couloir souterrain (qui ne se visite pas) daterait du VII ème siècle. Un texte de la fin du XI ème siècle fait mention d'une église à Issy. De cette église il reste un tympan sculpté exposé dans l'église actuelle. le milieu du XIV ème siècle, cette église disparaît pour être remplacée par une autre dont il ne reste que la cloche,nommée Marie, fondue en 1618 (c'est une des plus anciennes du département des Hauts de Seine).

L'édifice, de plan basilical (c'est à dire sans transept) a été consacré en 1661 par le nonce u pape, monseigneur Piccolini , ce qu'indiquent les croix tréflées peintes sur les colonnes (elles ont été mises à jour au cours de la restauration , car elles étaient cachées par une épaisse couche de badigeon)

Les arcades intérieures de plein cintre rappellent l'origine romane du lieu et aussi le fait qu'à cette époque, Issy était un petit bourg de campagne où l'on restait fidèle aux traditions.

Le décor révèle quelques œuvres d'art , pas toujours très anciennes, à part le portail d'entrée, (ci-contre) offert selon la tradition par le jeune roi Louis XIV et sa mère Anne d'Autriche.

A proximité de la porte, une cuve baptismale de la même époque et deux bénitiers renaissance.

Les vitraux sont pour la plupart beaucoup plus récents, comme celui- ci, qui représente des poilus de la guerre de 14-18 avec un ecclésiastique et qui a pour titre : « pour Dieu, pour la Patrie »

Les tableaux qui ornent la nef et qui représentent des scènes religieuses sont d'artistes inconnus et de dates incertaines. Ils ont été donnés par de riches paroissiens, espérant ainsi gagner une bonne place au Paradis.

Le retable du chœur , de style « à l'antique » est en bois, peint de manière à imiter le marbre ( trop

cher pour cette petite paroisse) Le tableau au centre est une copie du Christ en Croix » de Van Dick

De part et d'autre des boiseries portent six statues du XVIII et XIX ème siècles : Saint Etienne , Saint Vincent, La Vierge ,Saint Jean, Sainte Geneviève et Saint Augustin.

Cet ensemble est protégé par les Monuments Historiques

Sur le côté, la pièce la plus ancienne est exposée: il s'agit du tympan de l'église du XI ou XII ème siècle, qui s'élevait ici même .

 

Il est intitulé : le Christ aux anges .C'est un des plus anciens tympans de style roman en Ile de France.

Nous sortons maintenant pour un rapide coup d'œil à la façade du monument , au clocher et à la toiture toute neuve.

Nous ne nous attardons guère,car l'heure tourne et le restaurant (italien), pas très loin, doit nous attendre. Après avoir ingurgité la traditionnelle grappa offerte par la maison à la fin du repas, direction l'ile Saint Germain pour la suite du programme. Les valides doivent emprunter un autobus dont l'arrêt est juste à la porte du restaurant, et les éclopés rejoignent leur « ambulance »

 

Le parc de l'Ile Saint-Germain

Nous devons nous retrouver à a « Maison de l'environnement » repérée 13, mais l'après-midi a commencé par un malentendu: Les courageux marcheurs, véhiculés par le bus jusqu'au pont d'Issy, devaient pénétrer dans le parc par une entrée, bien cachée, à partir du pont lui même et ensuite gagner le point de rendez-vous par les allées agréables.

Ne les voyant pas arriver, Georges part à leur rencontre, mais, un instant après, le groupe arrive par le chemin opposé : ils n'avaient pas vu l'entrée, avaient suivi le lugubre quai de Stalingrad pour pénétrer par l'entrée voiture!

Nous avons dû attendre le retour de Georges, bredouille, pour entamer la visite.

Avant toute chose, il convient de préciser que la nouvelle guide était une spécialiste en botanique qui nous a bluffés par ses connaissances.

L'ile Saint Germain s'étire entre Boulogne-Billancourt et Issy-les-Moulineaux . Jusqu'à la deuxième moitié du XX ème siècle, ce lieu était une « friche industrielle » rassemblant usines abandonnées, vieux établissements militaires et terrains vagues. Le département des Hauts de Seine a acheté une partie de l'ile, pour en faire un parc départemental d'environ 20 ha, inauguré en 1980.

Ce parc comprend deux parties: un jardin urbain classique, avec pelouses, allées , plantations et jeux pour les enfants, et une partie plus originale, nommée les jardins imprévus, où nous passerons

la majeure partie de la visite.

La maison de l'environnement où nous nous trouvons est l'un des rares bâtiments industriels récupéré ( avec le restaurant de l'ile et la maison du parc, proches du parking)

Il a été construit, avec trois autres identiques mais aujourd'hui disparus par les « verreries de Montluçon » et n'a jamais été utilisé. Sa charpente en bois est remarquable. Il abrite maintenant le Poney Club au rez de chaussée et à l'étage la maison de la nature.

Nous traversons le parc dit « urbain » Quelques œuvres « d'art » sont dispersées dans les jardins .

Celle que l'on voit ci-contre a été taillée à la tronçonneuse dans un seul tronc d'arbre par l'artiste turc Coskun. Elle évoque le passage du temps et de la vie qui s'y déploie !

Quelques échappées sur le petit bras de la Seine nous laissent apercevoir de somptueuses péniches transformées en appartements .

Puis nous contournons une autre des œuvres « d'art » du parc . C'est la Tour aux Figures ,haute de 24 mètres .

Son auteur, l'artiste Jean Dubuffet a une excuse : il se serait inspiré de dessins de malades mentaux! Cette tour, sans aucune fenêtre, se visite et il paraît qu'à l'intérieur, on est pris d'une sensation bizarre .

Mais à l'extérieur, on a plutôt la sensation d'être en pleine campagne : la végétation des rives masque les immeubles des villes voisines,et le bruit de la circulation ne parvient pas jusqu'à nous.

Nous entrons maintenant dans le « jardin des découvertes » par un sentier escarpé . On y trouve toutes sortes de plantes qui poussent naturellement: pas d'engrais, de produits chimiques et même d'arrosage . La plupart sont des plantes que l'on cultivait dans le passé et qui ne sont plus « à la mode »

Par exemple l'amarante originaire du Mexique était anciennement cultivée pour ses feuilles que l'on cuisinait comme des épinards et aussi pour ses graines logées dans les grappes rouges .. Aujourd'hui on l'utilise seulement pour la décoration. C'est une plante très peu exigeante , qui pousse facilement.

 

C'est l'occasion pour la conférencière de nous rappeler une autre plante, bien connue, qui a subi la même évolution: Le dahlia, lui aussi originaire du Mexique, était cultivé pour les tubercules que l'on mangeait. Depuis longtemps on préfère les pommes de terre, mais on continue à apprécier les fleurs de cette plante.

Les tomates, les potirons, es plantes médicinales et aromatiques..... sont l'objet de descriptions et d'anecdotes , bien trop nombreuses pour une mémoire vieillissante!

Puis nous longeons la rive de la Seine, plantée de grands arbres (pour masquer les hauts bâtiments de Boulogne) quand la conférencière se baisse, ramasse une feuille qu'elle brandit comme un trophée et nous interpelle: « Regardez! Une feuille dite tronquée,ce qui n'est pas courant.

Celle-ci est celle du tulipier de Virginie, ce qui m'étonne car je n'ai jamais vu cet arbre ici »

Mais en cherchant bien, on trouve enfin le tulipier, mais pas les tulipes, car ce n'est pas la saison!

Pour rester dans le domaine des feuilles bizarres, nous cherchons un arbre bien de chez nous, l'orme , qui lui, a une feuille asymétrique.

Nous voici maintenant dans le secteur des plantes « messicoles » ou plantes des moissons . Ici on tente la culture des céréales, sans aucun engrais ni pesticide . Tout d'abord, les plantes mesicoles (bleuet, nielle, coquelicot, camomille) ne sont plus détruites car elles jouent un rôle important dans la pollinisation de nombreuses espèces .

Après la moisson, le sol est labouré, puis on sème des inter-cultures ( trèfle, phacélie, seigle et sarrasin) . Ces plantes sont enterrées au labour du printemps suivant et servent alors d'engrais vert en se décomposant. Enfin on pratique de nouveau l'assolement, en alternant les cultures sur chaque parcelle ce qui évite d'épuiser le sol et perturbe le cycle des champignons pathogènes nuisibles.

Un peu plus loin, le « jardin des imprévus » où rien n'est planté ou semé, en faisant confiance à la seule nature pour peupler l'espace , ce qui réserve parfois des surprises .Nous ne citerons

qu'un seul exemple : les cosses oranges de cet arbuste, le baguenaudier, éclatent en projetant au hasard leurs graines dans toutes les directions dès qu'on les touche.

Le verbe « se baguenauder » aurait quelque lien avec ce phénomène.

Dans ces « jardins clos » dont la conférencière a la clé, nous voyons une magnifique fleur bleue qui n'est autre qu'une fleur d'artichaut ! Nous apprenons alors que nous mangeons cette fleur lorsqu'elle est en bouton!

Chez une cousine très proche de l'artichaut, la blette,nous mangeons bien les nervures des feuilles !

Quelques pas nous conduisent vers une mare, nouvellement créée où l'on espère avoir bientôt des plantes d'eau et des grenouilles.

Nous sommes près de la sortie avenue J. Monnet et la visite se termine.

Mais l'inquiétude s'installe chez les citadins perdus en pleine campagne: mais où est donc l'autobus? Hélas! La conférencière n'est pas d'ici, et d'Issy elle ne connait que le parc!

Heureusement Georges, qui est d'ici car il habite Issy, vole au secours des naufragés et, cartes et plans en main, il indique le meilleur chemin pour rejoindre la civilisation . Nous nous séparons, mais les éclopés ont encore du chemin à faire pour rejoindre la maison de l'environnement où Isabelle, qui n'a pas suivi le groupe, nous attend depuis plus de deux heures et demie.

Avant de rejoindre nos pénates, nous avons bien mérité quelque rafraichissement .

Liselotte qui est des nôtres , s'absente un moment et nous prie de lui commander une bière . La servante arrive alors et nous indique qu'elle n'a que de la bière sans alcool – va donc pour ce succédané-

A son retour, c'est Liselotte qui a le mot de la fin: j'aurais préféré un alcool sans bière !

 

Publié dans assalga

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P
J'apprécie votre blog, n'hésitez pas a visiter le mien.<br /> Cordialement
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